Une amie et collègue, Claudie Chevé, artiste peintre à Rouen, écoutant l'intervention que j'avais faite dans un centre, auprès d'un homme souffrant d'un handicap, et le chemin de Charly, a intitulé cette oeuvre : Je zinterdit
Un bout de chemin
C'était la première fois qu'une psychologue m'appelais, ayant noté ma compétence en sexothérapie. Je découvrais les freins institutionnels autour de la sexualité des personnes souffrant de handicap et le dénuement des dispositifs pour accompagner une personne dans sa problématique, le tout étant complexe.Il s'agissait d'un homme qui développait des comportements agressifs car il souhaitait vivre sa sexualité. Soit il était dans une question d'assistance sexuelle, soit la personne exprimait le malaise de tout un chacun face à la solitude et à la difficulté de rencontrer une personne, accentué par son handicap.
J'ai accepté cet accompagnement avec la position particulière d'accompagner cet homme en tant que femme et faire confiance en sa capacité de poser son problème au bon endroit, malgré le handicap dont il souffrait et un environnement favorable à cette démarche thérapeutique.
Nous avons travaillé ensemble. Il m'a permis de clarifier mon domaine d'intervention (hors coaching amoureux, assistance sexuelle) : l'essentiel était dans la relation entre un homme et une femme au travers de nos dialogues. Il a ainsi découvert qu'il n'était pas obligé, compte tenu de son handicap, de n'avoir que des relations sexuelles payantes avec une femme, seules expériences qu'il a connu, et sentir la vie et sa dignité d'homme.
Après quelques séances, il a rencontré une femme et a pris le temps de faire sa connaissance, de lui faire la cour, d'écouter ce dont elle avait besoin, envie et découvrir l'érotisme et la tendresse. J'ai accompagné le couple jusqu'au moment où le couple s'est senti voler de ses propres ailes.
La femme qu'il a rencontré souffre d'un handicap plus important dans sa mobilité. Nos entretiens se
déroulaient en présence d'une accompagnante. La difficulté pour ce couple sera de vivre son intimité en intégrant le personnel accompagnant . Et de l'autre côté, pour le personnel accompagnant, être préparé à être dans cette intimité.